• Je le sais, je suis celle que l'on oublie pas ; celle qui marque assez l'esprit pour que, sept ans après, sans s'être parlé une seule fois, on se souvienne parfaitement de moi. Je suis celle que l'on garde en mémoire jusqu'à l'autre bout du monde, celle dont l'image vous hante, dans l'absence. Et qu'importe. Cela ne fait pas mon bonheur.

    Sa froideur me blesse. Sans raisons, le contraste est tel que l'imagination exacerbe tous les possibles pour donner une cruelle explication. Je ne supporte plus ces éloignements mêlés de silence. Un jour tout. Demain, rien...

    Me déteste-t-il à ce point ?


    votre commentaire
  • Dés le premier regard, de ces regards que l’on oublie jamais, de ces éclats que l’on ne retrouvera plus, le regard long, le regard accroché, le regard que je n’aurais jamais imaginé, le premier regard qui m’a damnée, dés ce premier regard, je l’ai aimé. Après des semaines d’attentes, de questionnements, des semaines avant une délivrance, des semaines dans l’ignorance de la vérité et les douceurs de l’illusion, à croire que tout est possible dans la liberté absolue, après ces semaines interminables, je l’avais rejoins sans hésitation. Et le trouble irrésistible, cette force attractive et unique qu’ils vous présent si souvent au cinéma pour nourrir les rêves des solitaires. Et ses premiers mots, que je ne retiens pas, mais qui n’auraient pu être différents tant ils restaient fidèles à ses écrits, à la majesté qu’il y a transparaissait toujours. Je me suis sentie voluptueusement condamnée dans l’incompréhension et l’ignorance de la vérité. Depuis, une question me hante : si j’avais su, aurais-je résisté ?
    Il était de braise, de flammes, de fusions, de silences, j’étais confusion et omniprésence, illusions et transcendance. Les mois passent ne diminuent pas cette emprise qualifiée de pathologique et d’illogique. Je refuse de croire qu’une magie inhasardeuse l’attise... 

    Que me réservera l’avenir ?


    votre commentaire
  •  

    Douleurs dans la poitrine, elles reviennent. Images pernicieuses et pressentiments. Questionnements. On garde la même naïveté qu’au lycée, ces paroles enfantines qui décrivent avec véhémence mais simplicité des sentiments que l’on ne maîtrise plus. Ces longues soirées au bord de la fenêtre, dans l’espérance, l’attente de la semaine ou comment s’enivrer d’illusions, la raison de se lever chaque matin et d’accomplir les journées, l’inspiration d’écrire un roman. C’était, il y a longtemps déjà. A présent, ce sont des soirées à l’océan, des regards qui ne se quittent pas, des absences douloureuses, des révélations insaisissables, des décisions impossibles. Et un an plus tôt, j’étais l’heureuse parisienne regagnant sa province lorraine, les températures estivales exacerbaient la pollution, l’étrangeté de cette découverte, dix jours dans l’indépendance, dis jours dans la fuite, dix jours et un retour. A commencé le long été de la déchéance. Où avons-nous été ? Toujours se retournent les interrogations. L’existence nous mène vers des sentiers tortueux et sans répits. Je passe de ruptures en ruptures, d’échecs en abandon, de quiétude en solitude.
    Le désir de voyage devient si intense que je m’enfuirais volontiers dans ma ville natale, retrouver la fragrance des pins et la nostalgie de ces soirées d’été. Assise au bord de la fenêtre, le bruit des voiture imitant celui des vagues, je songeais à un avenir encore incertain. Demain je pars, mais ce n’est pas vers vous. Je quitte cet appartement trop plein de votre présence, je ne me dirige pas à votre rencontre comme j’en aurais tant besoin. J’ignore et déconnecte tout rendez-vous prévus pour jouir d’un imprévu toulousain. Juste retrouver un peu de cette sensation de fièvre et d'engourdissement. Juste lâcher prise et ignorer la vie qui continue inexorablement alors que la seule envie est de cesser tout mouvement, de cette lutte. Je viens, je suis contente. Je pars, n'importe où, je suis contente. Je fuis ce présent au goût de passé, je fuis cette souffrance dont l'écho résonne trop vivement par votre absence...  


    votre commentaire
  • Les voitures passent et défilent. Les moteurs ronronnent et m’agacent. Mouvement obsédant et plein de désillusion. Mes yeux s’accrochent alors sur chaque métal noir et fouillent par la vitre, le visage du conducteur, calmement, sans y croire. Elle est lointaine, l’époque des dénouements extraordinaires. Ils m’ont formatés par leur cinéma, leurs romans, leurs histoires exaltantes et impossibles, leurs émotions qui provoquent quelques sourires face à l’écran, une lueur d’envie, la naïveté de se transposer. Cela n’existe pas, cela n’existe pas, n’est-ce pas ? Il est loin de ces véhicules anonymes, sa portière ne claquera plus dans ma rue quand bien même la mémoire n’efface pas le bruit des roulettes sur le trottoir, l’attente fébrile et torturée d’un retour, le doute, l’hésitation, le démarrage, la dernière vision. Il fallait crier, sauter par la fenêtre, peut-être, commettre l’extraordinaire. Et j’ai choisi la raison, la sécurité et la résignation. Les voitures passent et défilent si étrangères. J’attends encore au fil des heures pour croire jusqu’au dernier moment avant de comprendre au grès des jours la vérité. La réalité. Il y a ces expériences qui bouleversent à jamais. Cette sensation irrésistible que l’on brime en échange d’une souffrance plus grande encore, ces rêves faits pour ne jamais se réaliser. Je me retire, en réclusion. La vie sociale, ce n’était pas la solution. Je me retire loin, loin, et si proche, dans la dévotion silencieuse de son image. Il est, autour de moi, l’absent perpétuel, le désiré continuel, l’ombre et la lumière. Il est cette chemise noire, il est ce regard étrange, il est un départ. Il est encore sur ma peau, dans chaque élément, au travers d’un dessin, son fantôme et la guitare, derrière cette porte close, peut-être dans la rue même, quelque part, toujours ailleurs. Les voitures passent et filent, mais je n’en reconnais aucune. Monter dans l’une d’entre elle, dans la seule, et rouler jusqu’au bout du monde, jusqu’aux contrées imaginaires, jusqu’aux isolements voluptueux, au creux de tous les possibles, avec le vœu de l’indicible, épouser l’irrationnel, adorer le fusionnel. Zweisamkeit. Eternellement.

    (écrit le 18. 05. 10 - 15h)


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires